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Life and death; Manila

Informations

 

Life and Death. 

 

Life and death; hope and religion; vitality and poverty.

Vie et mort ; espoir et religion ; vitalité et pauvreté. 

 

 

Manille, cimetière. 

 

L’enterrement d’un enfant.

 

Ici, j’ai rencontré la vie, plus forte, ou plutôt en cohabitation avec la mort. La pauvreté n’y était pas étrangère. Fuirait-on la mort dès lors que le bien être s’installe ? Faut-il y être contraint pour accepter de cohabiter avec elle ? 

 

Mais l’air circule mieux entre ces mausolées que dans les taudis alentour. Le soleil y pénètre doucement. Le sol est propre et les lits, un peu durs, plus sûrs.

 

Terrain de jeu inégalé, labyrinthes sans fin, les enfants s’ennuient en riant, ou peuplent cet espace de leur simple imagination. Le chien protecteur s’y repose, mieux ici pour la famille que dans la rue et ses égouts. Le ventre garde ses droits et l’heure rituelle du repas rassemble auprès d’un plaisir à peu près universel. Travaux de maintenance permanant, cette cité veille à ses façades, elles-mêmes gardiennes des proches ; morts enterrés côtoyant les vivants. Que pensent-ils ? Quelle chance pour eux ! 

 

Et le besoin de vie, ou de survie, domine ; les familles s’organisent, nombreux jeunes enfants, mais il faut trouver où gagner l’argent. Il y a tant à polir, lustrer, repeindre, rénover, c’est toujours autant. Sinon, ailleurs, au dehors, dans le monde habituel des vivants, il faut chercher, tout accepter pour quelques pesos. 

 

Tant de monde, combien, nul ne sait, deux mille peut-être la journée, au moins vingt familles à plein temps qui préfèrent ces lotissements aux piaules insalubres, quoique, pour certains, ce choix ne se présente même pas. 

 

Mais 21eme siècle, alors pour les plus privilégiés, on a importé l’électricité ; quelle aubaine, la vie change, ventilateur, téléphones à recharger ; tablettes, et même boites à jouer, cinq pesos la partie. Et aussi pour l’épicerie-mausolée, c’est mieux quand c’est éclairé. 

 

Lessive, cuisine, allaiter, repeindre, se restaurer. L’école est finie, ça y est, ils se retrouvent encore pour jouer pendant que les adultes continuent à vivre, attendre, travailler, copuler, espérer.

 

Aujourd’hui, un bébé s’est invité. 

Mini cercueil. Visages fermés, mère pleure ; famille, proches. 

Entrer par ce corridor ouvert à la lumière,

Pour rejoindre sa place destinée. 

Sensation éphémère que la mort, ici aussi, est réalité

G.B. 2019

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